Ciné-Concert sur des images de Yannick Bellon / Musique de Christofer Bjurström
Montage du film: Eric Le Roy
En collaboration avec Les Films de l’Equinoxe et la Cinémathèque de Bretagne.

Arrivée à Brest en juillet 1946, Yannick Bellon manque son bateau pour Ouessant et décide, avec son opérateur de se rendre sur l’île Béniguet, la première de l’archipel de Molène, en face du Conquet. Elle y tourne le film « Goëmons » de 1946 à 1948, en plusieurs séjours, en toute liberté et
sans autorisation.

Par un heureux hasard, les plans tournés qui n’avaient pas été utilisés dans le montage du documentaire n’avaient pas été détruites par le laboratoire. Ces images inédites non retenues pour la narration du documentaire nous révèlent un complément de regard sur cette île, son paysage, ses
habitants et le travail des goémoniers.

La beauté de ces images et leur valeur patrimoniale ont incité Eric Le Roy à proposer une nouvelle lecture de l’aventure de Yannick Bellon avec ce montage intitulé « En Marge de Goëmons ».

En écho aux images, l’écriture musicale de Christofer Bjurström pour ce ciné-concert jouera sur le souffle et le silence. Portée par un trio piano / instruments à vent / électronique, elle sera impressionniste et laissera la part belle aux mélodies intérieures.


L’instrumentation intègrera aussi des sons naturels captés sur place entre Ouessant et Béniguet, « musicalisés » par Vincent Raude. Ces sons cohabiteront avec le souffle et les mélodies composées par Christofer Bjurström, jouées par lui-même aux flûtes et au piano et par Julien Pontvianne au saxophone et à la clarinette.


Ce ciné-concert s’articulera en une suite de morceaux comme des tableaux musicaux reflétant les différentes parties du montage cinématographique.

Christofer BJURSTRÖM : composition musicale, piano, flûtes
Julien PONTVIANNE : saxophones, clarinette
Vincent RAUDE : enregistrements, musique électronique

« En marge de Goëmons » donne à voir un patrimoine vivant, des populations imbriquées dans un terroir. Montrer ce ciné-concert questionne la notion de transmission et d’oubli, de nostalgie et de progrès, de territoires et d’universel.

Aujourd’hui, il est difficile d’évoquer le patrimoine, sans questionner le matrimoine. Si les femmes sont
peu présentes sur les images d »En marge de goëmons », il est toutefois important de souligner l’avant-gardisme de Yannick Bellon, jeune réalisatrice de 22 ans, libre, créative, qui porte son regard sur ce monde agricole masculin, dans un secteur cinématographique qui laissait peu de place aux femmes.

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